Notre collectif avec Centrale d’enrobé. 250 manifestants à Miniac-Morvan contre le projet
Centrale d’enrobé. 250 manifestants à Miniac-Morvan contre le projet
Les opposants au projet d’implantation d’une centrale enrobé sur la zone de Miniac-Morvan ont à nouveau manifesté samedi 1er février. 250 personnes étaient rassemblées.
Une nouvelle manifestation, qui a réuni près de 250 personnes, samedi 1er février 2020 à Miniac-Morvan, près de Saint-Malo, a pris comme point de départ le lieu où serait implantée la future centrale enrobé, un projet de la société Colas centre ouest.
250 000 tonnes d’enrobé par an
Spécialisée dans l’aménagement de surface et la réfection de voirie, la société a choisi un terrain de 5 ha, dans la ZAC Actipole pilotée par Saint-Malo agglomération, pour installer sa future centrale d’enrobage, une station de transit de produits minéraux et une unité de concassage qui pourrait produire jusqu’à 250 000 t d’enrobé à chaud par an.
Entre l’apport de matières premières et le départ de l’enrobé l’association évalue un trafic de 20 000 semi-remorques par an, soit un camion toutes les trois minutes.
Un projet contesté
La municipalité de Miniac-Morvan et des municipalités riveraines ont dans un premier temps émis un accord défavorable à ce projet. Car il ne présentait aucune étude d’impact environnemental. Parmi les risques que met en avant l’association Au Fil des vents, celui du rejet des particules fines potentiellement cancérogènes et des vapeurs des hydrocarbures aromatiques polycycliques.
L’eurodéputé Benoît Biteau solidaire
La manifestation a reçu l’appui de Benoît Biteau, eurodéputé Europe Écologie Les Verts, et Stéphanie Muzard, cofondatrice du collectif No goudron en Charentes.
Autres soutien, l’entreprise WDI qui fabrique de la poudre de lait, ou encore l’entreprise Cheville 35, spécialisée dans le commerce de gros et demi-gros de viande qui va s’installer tout proche.
« Cesser de nous prendre pour des imbéciles »
Claude Sagrera, le président de l’association, rappelle « que la cheminée annoncée à 32 m de haut par la société Colas, n’est pas là pour rejeter de la vapeur d’eau, qu’elle pourrait bien recycler, mais pour rejeter les produits toxiques. Dans le nouveau dossier déposé, l’étude d’impact environnemental porte sur un rayon de 1 km, comme si les fumées allaient s’arrêter subitement à 1 000 m poussés par des vents à 6 m/s, comme c’est le cas aujourd’hui. Il faut cesser de nous prendre pour des imbéciles. »
Claude Sagrera tient à rappeler que ce projet se situe à 250 m d’un ruisseau, le Bois-Hamon, qui alimente le marais de Châteauneuf, réhabilité depuis quinze ans en zone humide sur des fonds européens.
Visite et débat
Après une visite sur le terrain à Miniac-Morvan, plus d’une centaine de personnes ont pu poser des questions et dialoguer avec Benoît Biteau et sa compagne Stéphanie sur les risques industriels, la santé, les perturbations liées au flux de camions, les besoins en eau, les risques de pollution.
Christine Bourquard, militante de Cité verte et solidarité à Saint-Malo, a pointé du doigt la proximité d’un quartier résidentiel, d’une zone Natura 2000, dans le Parc naturel régional…
Trois arguméents évoqués
Benoît Biteau a souligné trois arguments importants pour refuser ce projet : les risques majeurs de santé avec une dangerosité à au moins 2,5 km ; le risque économique avec la disparition d’emplois déjà existants et les risques écologiques.
64 contributions à l’enquête publique
Face à la mobilisation du collectif emmené par Claude Sagrera, l’agglo’ a suspendu le projet et demandé des études complémentaires d’impact. La zone Actipole est dotée de nombreuses entreprises : transports, garage poids lourds, entreprises du bâtiment, construction de bateaux, plasturgie, entreprises alimentaires.
Une consultation publique est ouverte jusqu’au 7 février 2020, et le dossier est consultable à la mairie de Miniac-Morvan. Au 1er février, 64 contributions ont déjà été déposées.
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