Bouguenais. Transfert de l’usine de bitume : une copie à revoir
Bouguenais. Transfert de l’usine de bitume : une copie à revoir
Presse Océan Frédéric Testu Modifié le 14/02/2020 à 19h40 Publié le 14/02/2020 à 19h14
Le groupe Colas voulait transférer sa production de bitume d’un site de Bouguenais à un autre. Face à la levée de boucliers, le conseil municipal demande à l’entreprise de revoir son projet.
Pour le collectif Stop usines Bitume, le vœu voté par le conseil municipal de Bouguenais est une avancée. | PRESSE OCÉAN - FT
Le transfert de la centrale de bitume, à Bouguenais, a du plomb dans l’aile. Le groupe Colas produit du bitume à la carrière des Maraîchères. Il souhaite déplacer la production quelques centaines de mètres plus loin dans la commune, près de l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des routes).
Si la centrale n’est pas transférée à l’endroit prévu, elle devra l’être ailleurs
La Ville de Bouguenais demande au groupe Colas de revoir sa copie. Son conseil municipal a voté jeudi 13 février un vœu à la majorité, sans la minorité Respiration démocratique (centre et droite), emmenée par la candidate aux municipales Sandra Impériale (DVD), qui s’est abstenue. Elle avait déposé un vœu demandant « le retrait » du dossier d’implantation.
La maire socialiste de Bouguenais, Martine Le Jeune, qui ne se présente pas en mars, résume : Nous demandons à Colas de retirer ses permis de construire, l’un pour des bureaux, l’autre pour sa centrale d’enrobé. Nous avons eu des informations complémentaires : il y a des problèmes d’accès et d’implantation. Nous avons besoin de temps supplémentaire. Nous demandons à Colas de se rapprocher de la métropole et de l’Ifsttar, et de revoir le projet de transfert en dehors de la période électorale… Les élus d’aujourd’hui ne seront pas forcément ceux de demain.
C’est la mairie qui doit instruire « les permis de construire déposés par l’entreprise », rappelle ce vœu. Alors, « la commune agit pour le compte de l’État ». Mais « la décision d’autoriser l’installation de la centrale d’enrobé revient à la préfecture, dans le cadre d’une procédure dite d’enregistrement.
Dossier épineux
Pour la majorité municipale, le dossier est épineux. Le premier adjoint aux Finances, Gauthier Lorthiois (PCF), conduit la liste PS-PCF-citoyens. Or le dossier chatouille les aspirations sanitaires et écologiques. Il y a deux semaines, les élus de Bouaye avaient voté une motion pour s’opposer au transfert, près de chez eux.
Fin 2019 à Bouguenais, les riverains avaient créé le collectif Stop Usines Bitume avec des habitants de Bouaye. Inquiets pour leurs enfants, alors que la centrale devait arriver à 70 mètres des premières maisons, ils réclamaient l’application du principe de précaution. Ils redoutaient l’effet cocktail lié aux métaux lourds (chrome, cuivre, arsenic). Et craignaient pour la faune et la flore, avec à proximité les zones économiques de la Forêt, Airbus, Cheviré.
« Trouver un autre emplacement »
Colas, que nous avons sollicité, n’a pas répondu à nos questions. Même en cas de marche arrière, la localisation resterait problématique. Depuis 1978, Colas produit du bitume à la carrière des Maraîchères. À ciel ouvert, près des maisons. Nous souhaitons que cette centrale puisse trouver un autre emplacement, maintient Martine Le Jeune. On ne résout pas le problème de la vétusté de la centrale actuelle, qui est malgré tout aux normes.
Interrogé, le collectif Stop Usines Bitume réagit. C’est pas mal pour l’instant, ça avance bien, déclare Sophie Parmentier. On pourra se reposer enfin quand le zonage sera modifié sur le Plan local d’urbanisme métropolitain, qui assigne à cette zone une vocation indus
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